Serafino Malaguarnera - Psychologue, Psychanalyste, Psychothérapeute à Bruxelles

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Esquisse d’une psychologie scientifique



Extrait de “
Dictionnaire de neuropsychanalyse" de Serafino Malaguarnera, 12 octobre 2016, pp. 163-168.

L’Esquisse d’une psychologie scientifique (1) est un manuscrit de Sigmund Freud qui appartient à la correspondance avec Wihelm Fliess et qu’il a rédigé entre septembre et début octobre 1895. Il a été publié à Londres en 1950 sous le titre Entwurf einer Psychologie. Le titre n’est pas de Freud, étant donné qu’il s’agit d’un manuscrit inédit de son vivant et non destiné à être publié. Dans une lettre à Wilhem Fliess, il définit son projet comme une psychologie à l’usage du neurologue. Dans ce manuscrit, Freud veut présenter la psychologie comme une science naturelle qui relie la physiologie à la psychologie. Freud renoncera à ce projet pour construire une théorie purement psychique de l’inconscient (2). Cependant, par la suite, Freud a exprimé l’idée que ce projet voulant réunir la physiologie et la psychologie, prématuré à son époque, pourrait être un jour réalisé et que la connaissance du cerveau finirait par supplanter la psychanalyse (3).
                                                               ------------------------------------------------------------       

Le manuscrit se présente en trois parties. Dans la première partie, Freud expose les deux propositions principales : la conception quantitative et la théorie des neurones et son corrélat, à savoir la barrière de contact. Il continue avec le point de vue biologique  et le problème de la quantité. Ensuite, il passe aux questions liées aux aspects subjectifs : le problème de la qualité, notamment la douleur et la conscience. À partir de là, il examine le fonctionnement de l’appareil qui aboutit à l’expérience vécue de la satisfaction. Dans la deuxième partie du manuscrit, composée seulement d’une seule partie, il présente la psychopathologie de l’hystérie. Dans la troisième partie, il présente une théorie des processus normaux, symétrique de la psychopathologie.                                                                                                                
Freud représente les processus psychiques comme des états quantitativement déterminés par des neurones conçus comme des particules matérielles N et Qη. Il présente trois types de neurones rangés en trois systèmes distincts : perception (neurone φ), mémoire (neurone Ψ), conscience (neurone ω). La quantité d’énergie transmise est soumise à deux principes — l’un d’inertie, l’autre de constance — et elle peut provenir du monde extérieur, transmise par les organes des sens, ou du monde intérieur, à savoir le corps. Le principe d’inertie énonce que l’énergie tend à une décharge immédiate et complète. Le mouvement réflexe (4) est un exemple de transmission de quantités. La fuite est également un moyen de décharge lorsque la quantité provenant du monde extérieur est utilisée pour fuir la stimulation. Le principe d’inertie est perturbé par les quantités provenant du corps lui-même — parmi lesquelles Freud range la faim, la respiration et la sexualité — parce que l’organisme ne peut pas échapper à ces grands besoins comme il peut échapper aux stimulations venues de l’extérieur, car il ne peut pas utiliser ces quantités pour fuir la stimulation. Ces besoins nécessitent une action spécifique qui requiert un travail indépendant des quantités (Qη) puisqu’elle exige généralement une plus grande quantité. Le système neuronique est donc forcé d’abandonner la tendance originaire à l’inertie, c’est-à-dire à la réduction à un niveau zéro, et d’apprendre à supporter une réserve de quantité pour satisfaire aux exigences d’une action spécifique. Dans ces conditions, le système neuronique se contentera de maintenir au niveau le plus bas possible la quantité (Qη), et se défendra contre une augmentation de celle-ci, c’est-à-dire pour la maintenir constante — ce qu’énonce le principe de constance.         
                                                                                                               

 
Le passage de la quantité d’un neurone à l’autre peut être limité ou empêché par les barrières de contact, entité physiologique par la suite connue sous le nom de synapse. L’emmagasinement de quantité (Qη), qui caractérise le principe de constance, est rendu possible grâce à ces barrières de contact où se produisent des résistances qui s’opposent à la décharge. Ainsi, l’appareil psychique décrit par ce modèle est un modèle énergétique, où de l’énergie s’accumule dans certains neurones, se décharge vers d’autres, etc. Cette énergie accumulée est, lorsque sa quantité dans les neurones Ψ dépasse un certain seuil, la source de la douleur ou du déplaisir, et le processus de décharge, par contre, donne du plaisir. Freud introduit l’idée d’une couche psychique, nommée pare-quantité (Quantitätsschirme), qui protège des quantités exogènes (6). Lorsque cet écran protecteur est brisé, les barrières de contact tombent.
Ce modèle fournit également une explication de la mémoire. Il y a deux types de neurones, ceux qui laissent passer la quantité (Qη) comme s’ils étaient privés de barrières de contact et se retrouvent dans le même état après chaque écoulement d’excitation ; ceux dont les barrières de contact opposent une résistance aux passages de la quantité (Qη) et peuvent se trouver dans un autre état après chaque excitation. Il y a donc un type de neurone perméable qui n’exerce aucune résistance et qui sert à la perception ; un type de neurone imperméable qui a une résistance et retient de la quantité (Qη). Ce deuxième type de neurone est le support de la mémoire et probablement des processus psychiques en général. Les barrières de contact de ce deuxième type de neurone se trouvent dans un état durablement modifiées. Ici, Freud introduit une notion centrale dans l’Esquisse, celle de frayage. Le frayage est la diminution permanente de la résistance que doit vaincre l’excitation lorsqu’elle doit passer d’un neurone à un autre. La mémoire serait alors représentée par les frayages existant entre les neurones et par les différences de frayage entre les neurones. Le frayage dans les neurones dépend de l’intensité de l’impression — de la quantité (Qη) qui passe à travers le neurone au cours du processus d’excitation —, et de la fréquence de la répétition de cette même impression.              
                                                                 -----------------------------------------------------                                                                                                                   

Depuis sa publication, l’Esquisse d’une psychologie scientifique est devenue de plus en plus importante et elle a été à plusieurs reprises l’objet de commentaires, à la fois critiques à la fois élogieux (Bluelens, 1971 ; Hurschmuller, 1978 : Lacan, 1978, 1986 ; Levin, 1978 ; Pribram, 1965 ; Pribram and Gill, 1976 ; Sullow, 1979). En 1995, Robert M. Bilder organise la célébration du centenaire de l’Esquisse à New York. Cet événement réunit environ 150 auditeurs, parmi lesquels une trentaine d’analystes, et rassemble plusieurs neuroscientifiques, psychiatres et philosophes comme orateurs, parmi lesquels on compte : Karl Pribram, Jason Brown, Marcel Kinsbourne, Geert Panhuysen, Robert McCarley, Karl Friston, et Mark Solms.
L’intérêt de relire et approfondir ce texte pour les psychanalystes est d’y retrouver une continuité conceptuelle dans les théories métapsychologiques ultérieures et les modèles de l’appareil psychique ultérieurs (Green, 1995). Par exemple, on retrouve au centre du modèle psychanalytique une des idées maîtresses de l’Esquisse, notamment celle concernant la séparation entre les processus de perception (par les neurones φ) et les processus de mémoire (par les neurones Ψ). La conception de l’autorégulation élaborée dans l’Esquisse se retrouvera inaltérée dans des textes tardifs. On y retrouve aussi explicitement deux intuitions fondamentales de la psychanalyse : il est possible de fuir les excitations extérieures, ce qui n’est pas le cas pour celles qui viennent de l’intérieur du corps ; la conscience et la mémoire s’excluent (Castel P. H.). Ernest Jones avait déjà établi une liste non exhaustive des sujets présents dans L’Esquisse que Freud abordera jusqu’à la fin de sa vie : inconscient et préconscient, processus primaire et processus secondaire, principe d’inertie et principe de constance, critère de la réalité, poussée vers la réalisation d’un désir, importance de la sexualité dans les névroses, importance de la tension, rapprochement entre rêve et symptômes névrotiques, fonction inhibitrice du Moi, traumatismes et douleur en tant que de stimuli excessifs, écran protecteur contre ces derniers, énergie mobile et énergie liée, pas d’écran contre les stimuli internes, rêves (de désir, hallucinatoires, régressifs, déformés), etc. (Jones, t. 1, 1958).
L’Esquisse a été également prise comme point de départ pour de nouvelles élaborations. Par exemple, Jacques Lacan, au cours du séminaire sur l’éthique propose une relecture de l’Esquisse avec ses outils conceptuels, notamment le signifiant et la Chose (Lacan, 1954-1955).  
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Pour les adversaires de la psychanalyse, comme Adolf Grunbaum par exemple, la publication de ce manuscrit permet de soutenir l’idée que Freud aurait choisi de quitter définitivement le domaine de la science naturelle pour se diriger vers des domaines qui ne font pas partie de la science, comme la littérature, la mythologie ou l’herméneutique. Pour d’autres, la théorie freudienne de l’Esquisse apparaît comme une préfiguration de certains thèmes de la psychologie cognitive actuelle. Voici quelques exemples. James Strachey propose une approche très critique à l’encontre de l’Esquisse, où il s’appuie sur les commentaires que Freud lui-même avait formulés à l’encontre de son propre manuscrit. Cependant, James Strachey admet, dans sa préface à sa traduction (7), qu’il est possible de trouver dans l’Esquisse plusieurs évocations aux hypothèses de la théorie de l’information et de la cybernétique dans leur application au système nerveux.  Selon Karl Pribram (1976), le projet contient une théorie motivationnelle détaillée du fonctionnement de la pensée et de la conscience, cette dernière étant fondée sur les formulations explicites du mécanisme de l’attention. Dans l’ensemble, la construction théorique du projet ne va pas contre les modèles de la biologie contemporaine. Cette construction théorique est encore d’actualité parce qu’elle fournit une double perspective sur la vie psychique : une perspective énergétique qui offre une base neurobiologique et instinctuelle, ou, en termes plus actuels, une base structurellement auto-organisée ; une perspective informationnelle, car les représentations sont les traces mémorisées des interactions entre l’intérieur et l’extérieur et sont à l’origine du jugement et de l’action. La double description de l’excitation neuronique élémentaire — description quantitative énergétique et qualitative informationnelle — proposée par Freud permettrait une étroite interdépendance entre différents niveaux, à savoir une liaison dynamique entre les structures neuroniques, les comportements inconscients et la conscience symbolique.                                                                                                                       
Selon Frank Sulloway (1979), l’abandon de l’Esquisse d’une psychologie scientifique marque un tournant dans la pensée scientifique de Freud. Plus précisément, il représente le moment d’une conversion d’un réductionnisme à un autre : Freud passe d’un réductionnisme neurophysiologique à un réductionnisme biologique ou évolutionniste.     
Selon François Ansermet et Pierre Magistretti (2004), Freud aurait déjà repéré dans l’Esquisse la fonction de la plasticité dans les mécanismes de l’apprentissage et de la mémoire.                                                                    
L’épreuve de réalité, mécanisme pour expliquer l’accumulation et la décharge d’énergie psychique génératrice de satisfaction des désirs, a été utilisée dans plusieurs modèles, comme celui du contrôle de l’action (Jeannerod et Georgieff, 2000), l’anxiété (Gray, 1982) ou de la schizophrénie (Frith, 1992).
Mark Solms et de nombreux neuropsychanalystes se sont appuyés sur l’étude de ce manuscrit pour montrer la possibilité de rattacher la psychanalyse aux sciences de la nature, pour concevoir l’histoire de la pensée freudienne comme une continuité avec les sciences de la nature.
Dans ce manuscrit, Freud préfigure la découverte de la barrière synaptique, de la variation des seuils d’excitation et des temps de réaction de différents réseaux neuronaux.
________________            
1. En français, le manuscrit est également traduit par : « Projet pour une psychologie scientifique », « Projet de psychologie scientifique ».                                                                                                    
2. Freud communique sa séparation de la neurologie dans la lettre 65 à W. Fliess datant du 12 juin 1897 : « Toi, tu prends le domaine biologique, moi le psychologique ». Dans la lettre 69 du 21 septembre 1897, Freud précise : « Il faut que je te confie tout de suite le grand secret qui, au cours de ces derniers mois, s’est lentement révélé. Je ne crois plus à ma neurotica ».                                                                                                                                                                    
3.Voir : Freud Sigmund                                                                                                                                    
4. Voir : Arc réflexe                                                                                                                                               
5. Figure empruntée à Freud, in : (1895), Esquisse d’une psychologie scientifique, in : La naissance de la psychanalyse, PUF, 1956.                                                                                                                               
6.Voir : Pare-excitations                                                                                                                                     
7. « On a souligné justement que dans la complexité des événements neuronaux décrits par Freud, et dans les principes qui les gouvernent, on peut trouver plus d’un indice relatif aux hypothèses de la théorie de l’information et de la cybernétique dans leur application au système nerveux » (p. 292), Freud S. (1895/1966), Project for a scientific psychology. Dans Standard Édition, 1, Londres, Hogarth, 281–397.
 
Bibliographie :                                                                                                                                   
Ansermet F., Magistretti P. (2004), À chacun son cerveau. Plasticité neuronale et inconscient, Odile Jacob.
Bluelens J., (1971), Sigmund Freud, Kind van zijn tijd, Meppel, Boom.
Castel P. H., Le cerveau comme « appareil psychique » ? L’épistémologie de Freud dans ses années de formation, avec quelques enseignements pour les relations entre la psychanalyse et les neurosciences,             http://pierrehenri.castel.free.fr/Articles/FreudAppareil.htm                                                           
Freud S. (1895), Esquisse d’une psychologie scientifique, in : La naissance de la psychanalyse, PUF, 1956.                                                                                                       
Frith C. (1992), The cognitive neuropsychology of schizophrenia, Hove: Erlbaum. Trad franç : Neuropsychologie cognitive de la schizophrénie, PUF, 1996.                                                           
Gray J. (1982), The neuropsychology of anxiety. An enquiry into the function of the septo-hippocampal system, Oxford, Oxford University Press.                           
Hurschmuller A. (1978), The life and work of Josef Breuer, Physiology and Psychoanalysis, New York/Londen, New York University Press, 1989.                        
Jeannerod M., Georgieff N., Psychanalyse et science(s), Institut des Sciences Cognitives Working Papers, 4. Online : http://www.isc.cnrs.fr/wp/wp00-4.htm                                        
Jones E. (1958), La vie et l’œuvre de Sigmund Freudt. 1, Presses Universitaires de France, coll. « Quadrige Grands textes »,‎ 2006.                                                                                               
Lacan J. (1954-1955), Le Séminaire, Livre II, Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, Texte établi par J.-A. Miller, Éditions du Seuil, 1978.        
Lacan J. (1954-1955), Le Séminaire, Livre VII, L’éthique de la psychanalyse, Texte établi par J.-A. Miller, Éditions du Seuil, 1986.                                                                                             
Levin K. (1978), Freud’Early Psychology of the Neuroses, A Historical Perspective, Brighton, Harvester Press.                                                                                                                                        
Pribram K. H. (1965), Freud’s Project: An Open, Biologically Based Model for Psychoanalysis, in : Psychoanalysis and Current Biological Thougt, N. S. Greenfield and W.C. Lewis (eds.), Madison and Milwaukee.                                                                                              
Pribram K.H. , Gill M.M. (1976), Freud’s “Project” reassessed. New York : Basic Books. Trad franç : Le « Projet de psychologie scientifique » de Freud, Un nouveau regard, PUF, 1986.                                                                                                                                                             
Roudinesco E., Plon M. (2006), Dictionnaire de la psychanalyse, Fayard.                              
Assoum P.-L. (2009), Dictionnaire thématique, historique et critique des œuvres psychanalytiques — Précédé de Traité de l’œuvre psychanalytique, PUF.                                    
Linard M. (996), Des machines et des hommes : apprendre avec les nouvelles technologies, L’Harmattan.                                                                                                                                                 
Sulloway F.J. (1979), Freud biologiste de l’esprit, Fayard, 1981.

Compléments :                                                                                                                                                      
Action spécifique, Freud Sigmund, Mémoire, Perception, Pribram Karl, Plasticité neuronale, Sulloway Frank


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