Serafino Malaguarnera - Psychologue, Psychanalyste, Psychothérapeute à Bruxelles

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Attention



Extrait de “
Dictionnaire de neuropsychanalyse" de Serafino Malaguarnera, 12 octobre 2016, pp. 51-52.

Allemand : Aufmerksamkeit — Anglais : Attention.

L’attention est la capacité du cerveau à se focaliser sur un objet du monde extérieur ou du monde intérieur. Sous une forme imagée, l’attention serait comme un faisceau lumineux d’un projecteur qui se pose sur un objet qui doit être vu.
Théodule Ribot, avec son ouvrage Psychologie de l’attention (1889), introduit en psychologie l’étude de l’attention. Il propose la distinction entre l’attention spontanée  ou automatique  et l’attention volontaire ou artificielle. L’attention spontanée a pour causes les états affectifs et les motivations, alors que l’attention volontaire est le fruit de la civilisation et de l’éducation.                                                                                                                                     
Les recherches sur l’attention en neurosciences ont amené à poser une distinction entre les aspects quantitatifs et sélectifs. L’attention soutenue, la vigilance, l’alerte phasique et tonique sont caractérisées par les aspects quantitatifs. L’attention sélective et l’attention partagée sont caractérisées par les aspects sélectifs.                                        
                                                                           ------------------------------------------------------                                                                                                                                                   
Freud s’intéresse pour la première fois à la notion d’attention lorsqu’il introduit le concept d’attention divisée (1) dans son écrit sur l’aphasie (1891). L’attention divisée opère une concentration élective sur une seule catégorie de composantes du langage et détruit le sens de ce qui est lu (2). Dans L’Esquisse d’une psychologie scientifique (1895), Freud se penche d’une manière plus détaillée sur l’attention. L’attention est une fonction psychique qui opère non seulement vers le monde extérieur, mais aussi vers le monde intrapsychique, et elle se produit par un surinvestissement des indices de réalités (3). L’attention est une fonction psychique déterminée biologiquement qui établit un état psychique d’attente de perceptions.                                                              
Dans L’interprétation des rêves (1899-1900), Freud conçoit l’attention également comme une fonction ayant la qualité de permettre le passage des contenus psychiques du préconscient à la conscience.                                   
Freud reprend en partie la notion d’intentionnalité, développée par Brentano, selon laquelle toute activité psychique est caractérisée par son intentionnalité et celle-ci est toujours consciente. Freud reprend de cette notion d’intentionnalité seulement la première partie, notamment l’intentionnalité comme ce qui fonde tout phénomène psychique, car Freud postule également une intentionnalité inconsciente. Celle-ci se traduit également par une attention inconsciente lorsque, sans l’apport de la conscience, un désir inconscient nous porte à poser notre attention sur des objets, pensées et événements.
                                                                  
                                                                     -----------------------------------------------------------
Les parties du cerveau qui interviennent dans l’attention sont la substance réticulée du tronc cérébral, le cingulum antérieur, le cortex ventro-médian frontal et le gyrus pariétal inférieur. La vigilance, qui est définie par la capacité à maintenir un niveau suffisant d’efficacité attentionnelle, emprunte des voies corticales noradrénergiques issues du locus coeruleus.                                          
Les idées princeps de la conception freudienne de l’attention décrite dans l’Esquisse, notamment une base biologique de l’attention, ses liens avec la perception et les attentes, se retrouvent dans les théories cognitives (Benoit et Everett, 1993).                                                                                                                       
La présence d’une attention inconsciente qui s’active sans l’apport de la conscience trouve un terrain fertile d’étude dans les récentes recherches sur la modulation émotionnelle de l’attention. Plusieurs recherches confirment l’hypothèse selon laquelle l’attention peut être automatiquement capturée par des stimuli menaçants. L’amygdale arrive à détecter certains stimuli émotionnels, surtout ceux concernant la peur, qui provoque un déplacement automatique de l’attention sur ces stimuli sans que le sujet mobilise une attention volontaire (Sergerie et Armony, 2007).                    
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 1.  Getheilten Aufmerksamkeit.                                                                                                            
(2) « Lorsque je lis les épreuves afin de les corriger, et donc que je prête intentionnellement une attention toute spéciale aux images visuelles des lettres et autres signes, le sens de ce que j’ai lu m’échappe à ce point qu’il me faut une lecture particulière de bout en bout pour améliorer le style. Si je lis un livre qui m’intéresse, par exemple un roman, je laisse passer pour cela toutes les fautes d’impression, et il peut m’arriver que je ne retienne rien des noms des héros si ce n’est un trait confus et le souvenir que les noms étaient longs ou courts, ou qu’ils contenaient une lettre frappante, un x ou un z. Lorsque je dois lire à haute voix et donc que je suis obligé d’accorder une attention particulière aux images sonores de mes mots et à leur intervalle, je risque de nouveau de me soucier trop peu du sens. Et dès que je me fatigue, je lis de telle façon que les autres peuvent encore comprendre, tandis que moi-même je ne sais plus ce que j’ai lu. Ce sont des phénomènes d’attention divisée qui entrent ici en ligne de compte... » (p.125-126).                                                                                  
3. Conscience

Bibliographie :   
Benoit G., Everett J. (1993), Problèmes d’attention et dépression, L’année psychologique, Année 1993, Numéro 3, pp. 401-426.
Freud S. (1891), Contribution à la conception des aphasies, trad. C. Van Reeth, PUF, 1983.
Freud S. (1895), Esquisse d’une psychologie scientifique, in : La naissance de la psychanalyse, PUF, 1956.                     
Freud S. (1900), L’interprétation des rêves, trad. I. Meyerson et D. Berger, PUF, 1969.                                
Sergerie K., Armony J. L. (2007), Interazioni tra emozione e cognizione : una prospettiva neurobiologica, in : Psicoanalisi e neuroscienze, a cura di Mancia M., Springer, 2007.
Mijolla De A. (sous la direction de) (2002), Dictionnaire international de la psychanalyse, Hachette Littératures, 2005. 
Ribot T. (1888), La Psychologie de l’attention.
 
Compléments :
Aphasie, Conscience, Dépression, Esquisse d’une psychologie scientifique, Indice de réalité, Ritaline
 

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